Mes débuts dans la vie de Maman : grossesse, accouchement, allaitement – Partie 1

6 janvier 2022

Environ un an et demi que je n’ai pas rédigé d’article sur ce blog.  Et ce n’est pas simple de revenir par ici sans partir dans tous les sens.

J’ai arrêté de publier et ce pour plusieurs raisons. Par manque de temps, par manque d’idées, mais aussi d’envie. Une lassitude s’était installée, notamment avec les nouvelles fonctionnalités Instagram (stories, filtres, reels..) depuis quelques années, ce qui a vite fait basculer les blogs au second plan. Ce qui m’a rapidement incité à tout regrouper sur un seul et même réseau social.

À partir du moment où je suis tombée enceinte, même si j’ai eu une grossesse plutôt chouette, la fatigue était de plus en plus présente et j’étais dans un mode de procrastination sans fin vis à vis du blog. Et puis Marion a enfin pointé le bout de son nez (au mois de mars) et clairement plus les jours avançaient, plus l’idée de me replonger sérieusement sur un nouvel article me semblait totalement infaisable.

J’avais tout naturellement envie de PROFITER. 

Sans être forcément connectée H24. De garder ces moments uniques et indescriptibles rien que pour moi, rien que pour nous. 

Bientôt 10 mois que cette deuxième vie à commencé pour nous 3 et je ressens maintenant le besoin de vous parler de plein de choses. Pourtant je n’en avais pas vraiment l’habitude ces dernières années, en préférant rester sur des sujets plus “légers” : mode, beauté, déco, food, hôtels…Sans doute par pudeur de ma part. 

Alors aujourd’hui je saute le pas en vous en dévoilant un peu plus sur moi. Sur mes ressentis, mes doutes, mes échecs, mes craintes mais aussi quelques conseils (à prendre ou à laisser bien sûr) sur mes premières semaines en tant que jeune maman. Avant de vous parler des premiers mois à trois, mais ça se passera dans un deuxième article. On s’accroche car ça va être long ! Mais rassurez-vous, j’ai organisé ça en 3 premiers thèmes, afin de choisir plus facilement les sujets qui vous intéressent plutôt que d’autres.

grossesse allaitement accouchement
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Ma Grossesse

Je vous avoue qu’elle était plus qu’attendue..! Durant l’année 2019, nous étions vite passé de : “c’est vrai que ça serait cool d’avoir un petit baby ” au step suivant du : “ok on veut être Papa et Maman cette année ! ».

Et il a fallu être un peu patient car c’est après 9 long mois (je mesure mes mots en disant cela, je sais pertinemment que comparé aux femmes qui espèrent durant des années, ou qui ne peuvent pas avoir d’enfant, cela semble ridicule, voir insupportable à entendre) J’avais tellement envie de tomber enceinte, que j’en étais venu à me désabonner des filles qui annonçaient leur grossesse chaque semaine sur mon feed Instagram (tout en me détestant de le faire).

J’ai été assez épargnée du côté de ses fameuses nausées du 1er trimestre. C’est un peu LE symptôme qu’on aime mettre en avant, à la télé par exemple, lorsqu’on annonce une grossesse, comme si c’était l’élément déclencheur incontournable. J’avais presque envie d’en avoir. Mais après quelques échos, mon dieu quelle chance j’ai eu d’avoir évité tout ça.

Même si cela passe finalement assez vite, on a le temps de mesurer les évolutions de son corps et pas seulement le bidon qui s’arrondit !  Bonjour les douleurs ligamentaires, le mal de dos (aïe les lombaires), les douleurs pelviennes, les douleurs dans l’estomac (coucou les reflux gastriques), les crampes nocturnes (j’ai eu des crampes au mollet à répétition qui me réveillaient en pleine nuit, le bonheur!), les douleurs dans l’aine, les coups de pieds de bébé dans les côtes, la poitrine sensible et gonflée à bloc, les pieds qui triplent de volume (j’ai été épargnée sur ça aussi). Bref je m’arrête là, la liste est bien trop longue et encore je reste “soft” sur l’ensemble des symptômes ahah.

C’est une période unique, magique et bizarre à la fois, mais que j’ai très bien vécue. En partie parce que j’étais bien entourée, sans parler du petit mignon qui a été d’un soutient sans faille (mes proches se reconnaitrons 🖤 ). 

 

Bizarre dans le sens ou, il faut se le dire, avoir un être vivant qui grandit en soi reste quand même un truc de malade, presque irréel. Et même après l’avoir vécu j’ai du mal à l’expliquer. J’ai eu la chance de vivre une belle grossesse, sauf les deux derniers mois (comme beaucoup) où j’avais l’impression d’être épuisée en per-ma-nence. La fin de ma grossesse était vraiment un mélange de peurs, de frustrations mais aussi d’excitations :

Premièrement la peur de l’accouchement. Elle s’est installée de plus en plus, au fur et à mesure des mois. Mon conseil : éviter tous les podcasts ou récits d’accouchements difficiles. Même s’il faut être au courant des risques possibles. Mais au-delà de ça, je pense que cela n’aide pas à vivre sa grossesse sereinement. Bien au contraire ! Aujourd’hui avec Instagram, quand on commence à lire ce genre  de publications, on a qu’une envie c’est de tout lire jusqu’au bout (et moi la première). Et ensuite, impossible de ne pas imaginer son propre accouchement sans toutes les complications potentielles qui pourraient survenir.

Une semaine après avoir lu l’un de ces récits (et après avoir récolté des infos auprès de récents accouchements autour de moi), je finissais par en faire des cauchemars, j’y pensais en boucle. À ce moment-là, j’étais environ à 6-7 mois de grossesse, et je commençais vraiment à angoisser à fond pour le Jour J. À partir de là, je me suis refusé à lire de nouveau ce genre de choses. Et comme vous le savez, quand on commence à regarder des photos/vidéos sur un thème précis via Instagram, on ne vous propose plus que ça ! J’avais un feed quasi inondé de retour d’accouchements terribles, de liens vers des podcasts ultra déprimants et angoissants.

Je me suis dit OK STOP (bon là vous pourriez, vous dire dans ce cas je m’en tiens là et je ferme cette page. Ici je vous rassure le récit de mon accouchement est plutôt très soft sans vouloir m’auto-spoiler). D’ailleurs si cela avait été le cas pour moi (d’avoir vécu un accouchement compliqué, je ne suis pas certaine que j’aurais eu le courage de vous le publier ici.

Ensuite sur les dernières semaines, j’étais super frustrée de ne pouvoir plus faire grande chose toute seule. Sans “demander de l’aide en permanence”. Car juste le fait de se relever du canapé pour aller chercher le sel ou le poivre, c’était le parcours du combattant (hommage à mon petit mignon qui était en mode super cuisto et aux petits soins sur les dernières semaines, tout en subissant mes humeurs de femmes enceintes aussi ahah). Le pire c’était d’avoir l’impression que chaque sortie était comme minutée. Car moi qui adore marcher ou me balader en ville sans regarder ma montre, pendant cette période, je savais très bien qu’au bout d’une petite heure je ne pouvais plus faire grand chose à pied.

Sur les derniers jours, plus la date du terme approchait, moins j’avais peur d’accoucher. Ce qui m’a vraiment surprise, moi qui suis une vraie chochotte, terrorisée à l’idée d’aller chez le dentiste. En réalité, plus le temps avance et plus cela devient concret. On enchaîne les échographies, qui deviennent de plus en plus détaillées, on nous dévoile le sexe. On aperçoit les vagues sur son ventre, parfois quand j’avais mangé un peu plus sucré ou bien quand j’avais envie de lui donner des petits coups sur le bidou pour la faire réagir.

9 mois c’est long et court à la fois. D’un côté, c’est une durée qui permet vraiment de s’y préparer petit à petit (à vrai dire, on ne réalise vraiment que le jour de l’accouchement voir à J+1!). J’avais tellement hâte de la rencontrer enfin que la peur s’est transformée en excitation. Et même en arrivant à la maternité avec les premières vraies contractions (qui donnent envie de s’agripper à n’importe quelle chaise, lit, ou table à proximité), j’étais tellement heureuse et impatiente que je me suis laissé guider presque sans aucune appréhension. 

Mon Accouchement

Mes premières contractions ont commencé le 9 mars vers 6h du matin. La veille en me couchant elle bougeait énormément. De manière générale, Marion bougeait vraiment beaucoup durant tout le 3ème trimestre. Les coups de pieds dans les côtes, je connais bien l’expérience. Ils étaient par moment assez violents. Ça devenait épuisant même en étant allongée sur le canapé. Mais cela restait assez aléatoire, sans durer pendant des heures non plus.

Ce soir là, je me suis couchée en la sentant bouger dans tous les sens (ce qui était le cas quasi tous les soirs. Et c’est très souvent le cas à partir du moment où l’on s’allonge. Bébé se réveille souvent quand il n’est plus bercé par nos mouvements ou nos pas). Mais cette fois-ci j’étais presque inquiète, impossible de trouver le sommeil car une fois couché cela a duré au moins 2h. Et je me souviens me poser milles questions, en espérant qu’elle ne soit pas en détresse ou qu’il n’y ait rien de grave, sans penser à la possibilité d’accoucher dans la nuit (alors que j’étais à 10 jours du terme, c’est idiot!).

Puis vers 7h du matin, j’étais sur mon téléphone en train de télécharger une application pour compter les contractions qui venaient de me réveiller. Dans le doute je n’ai pas réveillé Romain de suite, pensant que c’était de fausses contractions. J’en avais déjà eu plusieurs les 3 semaines précédentes. Mais au bout de 2 bonnes heures, les douleurs étaient toujours là, pas de manière assez régulière mais j’ai vite compris que le travail commençait. J’étais trop heureuse et absolument pas stressée. À ce moment-là, et durant toute la matinée d’ailleurs c’était complètement supportable.

Pour tout vous dire, j’étais même à mon bureau en train de bosser sur la fin de matinée (du grand n’importe quoi je sais ahah) tout en faisant des petites pauses en m’agripant à mon bureau de temps en temps ..! Après une douche bien chaude (en espérant qu’elles s’arrêtent, ce qui est tout à fait possible) cela restait plus ou moins constant. J’ai appelé la maternité vers 10h environ pour leur demander conseil et leur décrire mes contractions (je ne voulais pas me précipiter là-bas, de peur qu’on me renvoie à la maison. Surtout que je n’avais pas perdu les eaux, je sentais que j’avais encore “du temps”).

Elles étaient pourtant de plus en plus rythmées, toutes les 10-15min, mais pas toujours aussi douloureuses. On m’a conseillé d’attendre encore un peu, jusqu’à ce qu’elles soient d’un intervalle de 3 à 5 min.. !

C’était l’heure du déjeuner, et Romain ne voulait pas se faire à manger, il voulait y aller de suite mais j’ai insisté en lui disant : “franchement ça va c’est carrément supportable, tu manges rapide et on part ensuite”. Bon pour le coup de mon côté j’étais incapable d’avaler quoi que ce soit, j’étais surexcitée. Forcément quelques minutes après, nous étions dans la voiture, avec la salade commandée par Romain à mes pieds et en route pour la maternité! Tout ça sur une moyenne de 2 à 3 inspirations/expirations, toutes les 5min pour contrer les douleurs dans le ventre (la maternité était à 10 min).

Vers 14h, je rentre dans une salle pour faire un premier monitoring, juste avant de m’y installer, j’avais eu ma première contraction de l’espace, en me tordant sur la chaise dans le couloir. La sage-femme m’indique que tout vas bien et que je suis dilatée à 4cm et qu’ils attendent 6cm pour me poser la péridurale (tant attendue).

À ce moment-là, absolument aucune idée de savoir combien de temps ça peut prendre, ça dépend des femmes, il n’y pas de règles. J’espère ne pas attendre des heures avant cette fameuse piqûre magique qui, pour moi, était indispensable (respect immense pour toutes ces femmes qui vivent un accouchement naturel sans péridurale. Vous êtes plus que des warriors). La sage-femme me dit de marcher un peu pour accélérer le travail pendant 1 heure autour de la maternité. 

On commence par descendre à la cafétéria pour manger à deux cette fameuse salade commandée un peu plus tôt à la maison. Je me suis forcée à manger un peu, histoire d’avoir un minimum de force pour affronter la chouette après-midi en vue.. 

Je me souviens, on ne réalisait tellement pas ce qu’il se passait à ce moment-là, on rigolait, on regardait les clips à la télé. Mais au bout de 20 minutes à peine, j’ai proposé à Romain de m’accompagner devant l’entrée de la clinique pour marcher un peu et prendre l’air. Les contractions étaient super rapprochées et une fois sur trois ultra douloureuses. Puis à cet instant je lui dit d’en profiter pour demander un renseignement à l’accueil pour le parking. Je me souviens lui dire tout en soufflant, ça va aller mais reviens vite mais ça va.. 

Je pense qu’il est parti 3 min grand max. Les 3 minutes les plus longues de toute ma vie. D’un seul coup, je me suis sentie comme figée sur le trottoir, je faisais des allers-retours sur un espace de 3 mètres seulement. J’étais en flexion face à un petit muret, la tête vers le sol en train de souffler en non stop. Il y avait pas mal de monde dehors et clairement je pense que la plupart ont dû se dire : ok celle-ci elle va accoucher devant la maternité..! J’avoue qu’à cet instant très précis, je me suis vraiment demandée comment j’allais réussir à seulement rejoindre l’accueil qui était à 30 mètres ! Finalement j’ai réussi à remonter avec Romain, à prendre l’ascenseur, et à m’installer de nouveau dans salle du monitoring, pour que l’on me sorte la phrase magique : “ Ok 2 cm de plus en à peine 1h bravo Madame, on va pouvoir vous poser la péridurale ! ”. Yallaaaaaaaah !

Dernière photo avec Marion dans mon ventre. Photo prise entre 2 contractions avant le matin de mon accouchement vers 10h ..
J+3 post accouchement

Aucun problème, ni crainte côté piqûre, à part un petit vomito juste avant tellement la douleur devenait insoutenable 🙂 Après ça soulagement immédiat, puis soulagement total quand le produit à enfin commencer à agir (au bout d’environ 15 minutes il me semble, sans compter la grosse demie-heure avant que l’anesthésiste n’arrive dans la salle d’accouchement pour s’en occuper).

La suite je vais essayer de vous la faire plus courte. Au bout de 2h ou 3h (à vrai dire je ne sais pas très bien, difficile d’avoir la notion du temps évidemment), les contractions sont revenues de plus belle. J’étais en train de subir comme jamais quand une sage-femme rentre en me disant : “ah oui ça ne va pas fort là, on ne va pas vous laissez comme ça ma pauvre”. Et merci mon dieu elle a décidé de me refaire une deuxième dose et là j’étais au paradis. Je n’avais toujours pas perdu les eaux. Je sentais toujours les contractions mais c’était complètement supportable. Ce jour-là il y avait un grand ciel bleu, et un soleil magnifique qui réchauffait la salle, j’étais sereine et en confiance. 

Romain essayait de me faire rire comme il le pouvait, puis nous étions en train de papoter avec l’équipe de la maternité de Lormont (qui au passage était génialissime). J’ai eu cette chance immense d’avoir “un boulevard” le jour de mon accouchement : j’étais la seule à accoucher ce jour-là . Tout le personnel était à ma disposition et donc aux petits soins. La veille il y avait eu pas moins de 9 accouchements dans la journée. J’étais plutôt dans le bon timing (merci ma cacahuète tu as su calculer ça à la perfection héhé). J’ai perdu les eaux vraiment au dernier moment en tout début de soirée, sans m’en rendre compte. On discutait avec Romain quand l’auxiliaire de puériculture rentre et s’approche de moi avec un drôle d’air en examinant tout autour de mon lit : “ah mais vous ne m’avez pas prévenu que vous aviez percé la poche, il y en a partout !” Et moi : « Hein ? Ah bon ?! ”

J’en rigolais et en même temps tellement déroutant de ne pas sentir le bas de son corps du bassin jusqu’aux pieds. Impossible de bouger le moindre orteil. 

Après l’idée n’est pas non plus de faire flipper les futures mamans qui liront ces quelques lignes. Bien sûr ce n’est pas une partie de plaisir, mais encore une fois j’insiste sur le fait que je parle en mon nom. Nous sommes toutes sensibles différemment face à la douleur. C’est bien pour cela que quand j’entends : “oui oui j’ai accouché sans péridurale “ moi ça me dépasse et pour d’autres c’était loin d’être insurmontable. Ce sont des douleurs nouvelles (car selon moi incomparables aux fausses contractions), qui sont difficilement supportables surtout dans le temps. Mais de manière générale j’ai passé un accouchement de rêve rapide et avec une super équipe.

Et enfin, à 21h20, après avoir poussé seulement 5 fois durant une quinzaine de minutes (oui petite fierté il faut le reconnaitre), nous avons fait la plus belle rencontre de toute notre vie.

Tout ce que l’on peut entendre ou lire au sujet de l’accouchement et de la rencontre, en s’imaginant la scène avec le bébé qui pleure, n’est rien comparé au fait de vivre réellement cette scène. Tant que l’on ne l’a pas vécu, il est impossible de vraiment comprendre. C’est un moment suspendu, complètement hors du temps, gravé dans notre mémoire. Encore aujourd’hui quand je revois la vidéo que nous avons faite lors de ses premiers cris et de sa première pesée, j’arrive à peine à réaliser que nous avons vécu tout ça. Pour tout vous dire, quelques instants plus tard et toujours dans l’euphorie de l’instant, j’avais Marion posée sur moi en peau à peau, et nous nous sommes fait cette remarque complétement folle : Olala c’est surréaliste ce qu’on vient de vivre, c’est passé tellement vite! On a presque envie de recommencer juste pour re-vivre cette scène de dingue (pahahah euphorie délirante et plus que passagère je précise).

Mon Allaitement

Je m’y étais préparé sans vraiment m’y préparer et peut-être aussi sans grande conviction. Mais j’essayais surtout de ne pas me mettre de pression. Je me doutais (un peu) de l’épreuve à affronter, et je voulais au moins essayer… et puis in’challah !

À la maternité on vous propose la fameuse “tétée d’accueil”. Cette expression me fait rire. Avec certains bébés ça se passe très bien et pour d’autres c’est plus compliqué. Mais je pense (encore une fois selon moi) que cela n’influence absolument votre allaitement en lui-même par la suite. Ce n’est qu’une première tentative, avec un bébé que vous ne connaissez pas, avec une pratique qui vous est totalement inconnue, dans un endroit qui est loin de vous être familier. Bref quand on y réfléchit, juste avec tous ces éléments, on part déjà de loin ! Après il faut se faire confiance petit à petit, et persévérer. Chose que je n’ai (peut-être) pas assez fait..

Cette première tétée dans la salle d’accouchement s’est donc très bien passée. Ma petite cacahuète (de 3,7kg..!) s’est tout de suite bien accroché (où devrais-je dire ventousée, aïe) même si cela restait timide.

Ensuite vers minuit nous étions juste elle et moi en tête-à-tête dans la chambre pour notre première nuit ensemble (ou clairement tu ne dors pas, car tu perds facilement 1h ou 2h à la regarder sous tous ses angles, alors que tu es littéralement épuisée mais infiniment heureuse).

La prochaine tétée arriva dès son réveil le lendemain matin vers 6h30. Ici comme la veille elle s’accroche bien. Même si ça me fait un mal de chien. En revanche, elle ne prend pas beaucoup de lait, je suis à ce stade en plein rodage (pour ne pas dire totalement perdue), j’essaie plusieurs positions. On m’apprend également à faire sortir mon lait, notamment dans un verre d’eau bouillante, bref des scènes assez surréaliste je dois dire, le tout avec une poitrine prête à exploser et dure comme du béton. Histoire de vous afficher l’image glamour post-accouchement, sans vous parler de la fameuse culotte filet #sexytothemax (en cadeau sur la photo juste au-dessus..!).

Les jours avancent et finalement même si c’est épuisant petit à petit elle tète assez bien et nous permet de partir avec elle au bout de 4 jours. En sortant de la maternité je commençais tout juste à prendre mon petit rythme et j’étais confiante et motivée (même si j’avais toujours très mal). 

Une fois à la maison, c’est les montagnes russes. D’une part avec les hormones et aussi parce que la fatigue (pas seulement de l’accouchement, mais aussi des 9 mois accumulés) vous revient en pleine face, un peu comme une bombe. 

Première nuit, une nuit blanche de A à Z. Plus à cause d’une angoisse de l’inconnue que de l’allaitement que j’arrivais à peu près à gérer. À se demander si elle à chaud où froid, faim ou non, mal au ventre, sommeil.. Simplement, être face à un bébé qu’on ne connaît pas et à des pleurs qu’on ne sait pas encore décrypter car elle n’a même pas une semaine (mais je reviendrais sur ce sujet et cette nouvelle vie dans un autre article).

Pendant un mois, chaque semaine une sage-femme vient à votre domicile pour voir si tout se passe bien et notamment pour peser le bébé. Première semaine “validée” bébé prend du poids comme il faut, tout est ok. Ouf !

En revanche, à chaque tétée c’était toujours une souffrance terrible. Surtout au moment de “l’accroche”, si je peux l’exprimer de cette façon. Les premières secondes étaient un peu comme un supplice (clairement j’en pleurais) , et après une fois qu’elle était bien en place, ça se passait très bien. J’avais le sentiment qu’elle prenait bien, je l’entendais bien déglutir (donc bien avaler). Les jours passaient et j’étais archi épuisée entre les nuits hachées et l’allaitement souvent douloureux, j’avais décidé d’acheter des bouts de sein (ce sont des protège mamelons en silicone avec un petit trou pour protéger les mamelons douloureux, notamment des crevasses, lors de l’allaitement).

Ce qui m’a un peu sauvé la vie, car j’étais à deux doigts de tout laisser tomber. Je ne voulais pas que ça devienne une contrainte et encore moins une souffrance à chaque fois. Et surtout je ne voulais pas lui transmettre ma tension et mon malaise.

À la fin de la deuxième semaine, la sage femme est à la maison pour sa visite hebdomadaire et pense que sa balance ne fonctionne pas (elle venait de la faire réparer pour un problème similaire sur l’affichage de son écran digital). Du coup je ne me formalise pas, je sais que nous avons le rendez-vous des 15 premiers jours avec sa pédiatre d’ici 3 jours.

De mon côté, mes journées étaient programmées selon son rythme à elle, avec de toutes nouvelles prises de notes sur mon Iphone :

“12h38 SG (sein gauche) 20min”. J’ai retrouvé cette fameuse note (à rallonge) enregistrée sur mon téléphone pendant 1 mois et demi. Avant de passer sur l’application Baby Tracker, ultra pratique. Pour celles qui ne connaissent pas, je vous incite vivement à la télécharger. Simple & bien conçue pour suivre les habitudes quotidiennes de bébé : couches, allaitement au sein ou au biberon etc.. 

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3 jours plus tard chez la pédiatre, nous constatons qu’elle a perdu beaucoup de poids en l’espace d’une semaine. Énorme coup de massue. Nous ne nous attendions pas à ça, surtout que j’avais l’impression qu’elle prenait vraiment de belles quantités. Il y a comme un petit “réservoir” sur les bouts de sein en silicone, qui était toujours plus au moins plein, alors forcément je me disais que j’avais toujours assez de lait). Mais le plus difficile dans l’allaitement, selon moi, c’est de savoir quelle quantité de lait bébé prend chaque jour. J’étais vraiment épuisée, à tel point que 10 jours après mon accouchement j’avais quasi retrouvé mon poid de base à 2-3 kg près. Même si je ne vais pas me plaindre c’est une chance de retrouver son corps aussi rapidement, cela reste quand même assez déstabilisant. 

Alors après ce rendez-vous et comme Marion devait reprendre du poids le plus vite possible la pédiatre m’a conseillé de faire un complément de biberon en plus de l’allaitement en y allant progressivement. Mais très vite au bout d’à peine 24h j’ai vite réalisé que je n’avais plus de lait ou alors très peu. Et quand j’ai vu à quel point elle prenait facilement le bib, je n’ai pas hésité très longtemps à passer au lait en poudre.

Oui au départ j’ai eu un peu de mal à l’accepter, et pourtant comme je vous disais, je ne m’étais pas fait une montagne de l’allaitement.

Il y a eu 2-3 semaines de “combat” avec mon corps en tentant de la nourrir du mieux que je pouvais, en pensant bien faire et en essayant de rester positive malgré la fatigue, malgré la douleur. J’ai tout de suite eu ces premières réflexions en tête :

Tout ça pour en arriver là / Je voulais quand même essayer de tenir un mois.. / Est-ce que j’aurais pu mieux stimuler mon lait avec un tire-lait ? / Comment font les autres Mamans ? / Pourquoi d’autres y arrivent et pas moi ? 

Un sentiment d’échec s’installe forcément. Après je n’avais pas une envie viscérale d’allaiter. Ce n’était pas vraiment mon goal ultime d’ailleurs ahah..Mais au moins je me dis que j’aurais essayé et qu’elle a eu le super colostrum des premiers jours ce qui est le plus important (à mes yeux). Le principale c’était qu’elle soit en bonne santé et qu’elle prenne du poids, peu importe de quelle manière 🙂

Je terminerais par un dernier constat. Très important à mes yeux pour l’avoir vécu.

Je pense que pour celles qui souhaitent vraiment vivre l’allaitement du mieux que possible, il faut se faire aider. J’avoue que je n’ai pas osé. Comme si cela devait être inné à partir du jour où l’on devient Maman. 

Avec du recul, je sais que cette réflexion est idiote. Et je regrette un peu de ne pas avoir su bien m’entourer et poser les bonnes questions aux bonnes personnes.

Durant mon séjour la maternité, même si j’adoré accoucher à la Polyclinique de Lormont, j’ai eu facilement 5 ou 6 sage-femmes différentes pendant mon séjour. 

Des sage femmes qui ont toutes des techniques et conseils différents vis-à-vis de l’allaitement. Pas simple de se fier aux conseils d’une personne, puis à ceux d’une autre l’heure d’après. Elles m’ont pourtant donné des livrets, des numéros à contacter etc pour m’aider à suivre mon allaitement. Je n’ai jamais rien regardé, je pense que j’avais honte de “demander de l’aide”. J’ai longtemps regretté, et j’aurais sans doute dû le faire. Car aujourd’hui je ne sais pas vraiment si c’est parce que je n’avais pas assez de lait (car trop fatiguée?), si mon lait n’était pas assez riche, si les protèges mamelons avait freiné ou non ma lactation, si le fait de tirer mon lait aurait été bénéfique..Voilà toutes ces questions que je me suis longtemps posées mais aujourd’hui heureusement je ne regrette plus. Car maintenant je peux dire que je sais ce que c’est ! Un job à plein temps, qui quand on maîtrise et quand tout se passe bien ce doit être (sans doute) génial à vivre.

Au vu de mon expérience, j’étais finalement contente de m’arrêter là en étant beaucoup plus sereine avec l’allaitement au biberon qui s’est tout de suite bien passé, et encore aujourd’hui. Et surtout cela a permis d’intégrer Romain dans son allaitement (ce qui était très important pour moi), qui a pu lui aussi partager ça avec elle tout en nous répartissant les rôles. Le jour et la nuit par rapport au fait d’être solo à donner le sein à 3h du mat’. Quand lui est réveillé aussi pour te soutenir mais que clairement c’est toi qui fait le job. Et même si c’était souvent des moments difficiles, c’était pourtant toujours magique de la retrouver en pleine nuit et d’être à trois sous la couette. Elle dans sa fraîcheur et ses gazouillis et nous dans notre zombie attitude 😉

J’ai essayé de faire “court” ahah ou plutôt de réduire au maximum, mais clairement accouchement & allaitements sont des sujets sur lesquels ont peut passer des heures. J’ai écris ces quelques paragraphes le plus simplement possible. Avec mes mots, en fouinant un peu dans mes souvenirs, comme si c’était il y a une éternité.  Je trouve que de base l’allaitement est un sujet sur lequel nous ne sommes pas du tout assez informées. C’est une vraie épreuve à vivre et les cours de préparation à l’accouchement ne sont clairement pas ce qu’il y a de mieux pour s’y préparer. Il y a tellement de choses à apprendre, notamment les symptômes des premiers jours comme avec les montées de lait (je me revois vider un peu de mon lait dans la chambre de la clinique vers 4h du matin avec l’aide d’une sage-femme, en me disant ok mais qu’est-ce que je fou là!). Donc oui c’était un vrai challenge, et même si ces premières semaines étaient des moments de détresses, de doutes, de fatigues intense et de douleurs, à chaque fois que je l’avais dans les bras je mesurais à quel point j’avais de la chance et plus rien n’avait d’importance.

Voilà, je pense que c’est pas mal pour une reprise sur le blog .. ! N’hésitez pas à me poser toutes vos questions,

je serais ravie de pouvoir enfin échanger avec vous sur ces 3 premiers sujets 🙂

La suite et fin de cet article est déjà en cours de rédaction. Au programme :

Devenir Maman, Le post-partum, la vie de couple..si ça ne change pas d’ici la publication.

 

 

Merci à tous ceux/celles qui ont eu la patience de lire jusqu’au bout. Je suis ouverte à TOUS vos retours. D’accord/pas d’accord, positif ou négatif, conseils ou retour d’expériences.. bref le but ici, comme sur Instagram : partager dans la bienveillance.

 

Belle soirée et à très vite ici sur @toutlemondemappellemilo.

10 réponses à “Mes débuts dans la vie de Maman : grossesse, accouchement, allaitement – Partie 1”

  1. Victoria Dudu dit :

    Coucou Milo !
    Super article ! J’ai vécu l’inverse , accouchement cata et allaitement de rêve ! Et dans tous les cas tout ça c’est un sacré chamboulement. Cette nouvelle vie est si intense, bercé de grand bonheur et de déstabilisation permanente . Remettre en cause tout ce qu’on sait (ou pensait savoir) et se dépasser ! Quelle aventure !

    • Milo dit :

      Heyyy coucou Victoria,
      Trop chou merci d’avoir pris le temps de lire l’article.Ah ça c’est clr c’est une deuxième vie qui commence 🙂
      Oui je me souviens de ton accouchement. Tu as allaité combien de temps du coup ??

  2. Maud dit :

    Coucou Milo, et welcome back sur le blog !
    J’ai tout lu, et j’ai hâte de lire la suite. Je trouve ton partage très intéressant, simple et naturel. Je suis devenue maman en mai, donc peu de temps après toi et comme tu as raison ! C’est une nouvelle vie, faites de chamboulements intenses, de joies et de peines, de questions, de bonheur (mais pas que… malgré tout ce qu’on peut dire). Mais surtout une vie remplie d’amour, un amour d’un genre tout nouveau, l’amour fou.
    Tout comme toi, on est passés de l’envie d’avoir un enfant au besoin d’en avoir un (surtout moi). On avait décidé d’attendre un peu car on était au début de la pandémie en mars 2020. Mais je devenais presque jalouse des femmes enceintes (et je me détestais aussi pour ça), je ne regardais plus les posts Insta ou les récits sur Youtube. Bref, en août on décide de ne plus réfléchir et de foncer. Je tombe enceinte tout de suite (je n’y croyais pas ! je suis consciente de l’énorme chance qu’on a eu). J’ai vécu une belle grossesse dans l’ensemble et j’étais plus qu’épanouie. Alors pour le coup j’ai eu les nausées, mais aussi les fameuses crampes (j’en pleurais la nuit), la fatigue, les douleurs ligamentaires, les sciatiques, et j’ai même eu du diabète gestationnel. Mais j’ai adoré cette période de ma vie. Bizarrement, je n’appréhendais pas l’accouchement. Les contractions ont commencé la veille de mon anniversaire. Je ne voulais pas accoucher le jour de mon anniversaire alors j’avais tout donné avant (laver les vitres, marcher, faire du ballon…) et j’ai tout stoppé ce jour-là. Je crois que là a été mon erreur haha. Bref, on est partis à la mater très tôt le matin, le jour de mon anniversaire donc. Je disais à toutes les sages-femmes que je voulais accoucher le lendemain ! J’ai eu une équipe super cool aussi et que c’est agréable (j’étais à Pellegrin). On vit un moment tellement important, alors en étant si bien entourés cela rend le moment encore plus magique. On a donc tout fait pour que le travail soit long. J’ai eu la péri assez tôt, et heureusement ! Ces fameuses contractions plus fortes, je n’arrivais pas du tout à les gérer. Comme toi, je pense que les femmes qui accouchent naturellement sont des warriors ++. Ou en tous cas, il faut être bien préparée et conditionnée. Je ne vais pas raconter tout mon accouchement, ce serait long et ce n’est pas moi la blogueuse (même si je sens que mon commentaire est déjà archi long). Bref, je passe les détails, mais j’ai réussi à accoucher le lendemain, à 00h50 (après 15 min de poussée et un coccyx en miettes). J’ai fait la tétée d’accueil, mais je n’ai pas souhaité continuer. Je n’en ai jamais eu envie (avant, pendant la grossesse et après l’accouchement). Je ne voulais pas me forcer et je crois que pour qu’un allaitement se passe bien, il faut déjà en avoir envie. Il faut aussi se préparer et savoir demander de l’aide. Je pense que j’aurai été exactement comme toi, à rester dans mon coin… Et le fait de ne pas voir les quantités, ça ne me rassurait pas non plus. Et pourtant je sais bien que l’allaitement est naturel et très bénéfique. Mais comme tu le dis si bien, peu importe comment les bébés sont nourris tant qu’ils le sont, qu’ils grandissent et que tout va bien.
    Allez, je m’arrête là et je reviendrai peut-être partager mon expérience sur ton prochain post. Il y en aurait des choses à dire !
    Belle soirée,
    Maud

    • Milo dit :

      Salut Maud,

      Merci beaucoup pour ton retour, très contente que ça te plaise. Je peux te laisser une rubrique sur le blog si tu veux ? ahah
      Je plaisante mais je trouve ça super intéressant d’avoir vos retours. Alalala le diabète gestationnel ma pauvre ce doit être tellement frustrant.
      En tout cas tu as finalement réussi à accoucher presque à la minute souhaité, c’est fou ! Bravo !
      Très belle année, plein de bonheur en famille et à très vite ici ou sur insta 🙂

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